Alizé Cornet annonce sa retraite : la fin d’une belle aventure tennis
Alizé Cornet, une combattante au grand cœur
La scène était étonnante, touchante, mais tellement révélatrice du caractère qui aura toujours été celui d’Alizé Cornet tout au long de sa carrière et de sa volonté de ne jamais rien lâcher. Alors qu’elle venait de perdre au premier tour des Internationaux de Strasbourg face à Emma Navarro (6-4, 6-1), lundi, dans un match où elle était loin d’être favorite face à la 24e mondiale, Cornet (107e) était hors d’elle et fustigeait son faible taux de réussite au service. Son coach n’avait pas vraiment l’occasion d’en placer une, il fallait que la frustration s’évacue. Que la rage se calme. Et quelques secondes plus tard, la Française finissait en larmes.
La voir dans un tel état ne pouvait pas laisser indifférent. À un autre moment de sa carrière, on aurait pu aisément comprendre. Cornet est une pure bagarreuse. Le déficit physique au moment de la frappe, elle l’a toujours compensé par un état d’esprit et une compétitivité hors norme. Mais en ce mois de mai, Cornet n’a plus qu’un tournoi à disputer avant de ranger définitivement la raquette dans le sac. À 34 ans, elle a annoncé que le dernier point qu’elle jouerait à Roland-Garros serait aussi le dernier de sa carrière. Alors pourquoi se mettre dans un état pareil alors que la dernière ligne droite touche à sa fin ?
Une compétitrice jusqu’au bout
‘Sur mes derniers matches, j’essaie de me dire qu’il faut être plus libérée, mais je n’y arrive pas. Quand on a fait ça pendant 20 ans, cette envie de gagner me rattrape toujours. Je pense que ce sera le cas jusqu’au bout et qu’il n’y aura pas eu un moment dans ma carrière où j’aurais joué relâchée, sans me soucier du résultat. Ce n’est pas qui je suis’, explique la Niçoise. On ne se refait pas et elle préfère en rire, c’est déjà ça. ‘Je pense que je n’arriverai pas à oublier la compétitrice. Je n’arrive pas à être à la cool, j’ai besoin de discipline et de travailler.’
Difficile d’être cool, justement, quand la fin se dessine aussi précisément, après 20 ans à tout donner. ‘Il y a beaucoup de choses à gérer en ce moment, ce qui fait que ce n’est pas toujours évident de jouer un match de tennis. Je pense beaucoup à ce que sera ma vie après le tennis. Ce n’est pas une période facile à gérer, mais c’est une belle période car c’est la fin d’une super belle aventure et j’essaie de tout donner sur le court. Je me bats comme je l’ai fait tout au long de ma carrière et ce sera le cas jusqu’au dernier point joué à Roland-Garros.’
Des adieux empreints d’émotions
Bientôt capitaine de l’équipe de France de Billie Jean King Cup ? En tout cas, pas de regret. Le moment est le bon. Cornet reconnaît que l’envie est en baisse, tout comme le physique. ‘Du coup, c’est le moment idéal pour faire de beaux adieux, à la maison.’ Et après ? Ce n’est pas encore clair. Il y a la volonté d’une carrière littéraire, après un premier roman publié l’an dernier. Mais le tennis pourrait être toujours présent dans cette vie d’après. ‘Je n’ai jamais caché que, dans l’avenir, j’aimerais être capitaine de l’équipe de France de Billie Jean King Cup. Donc, on me reverra peut-être en bord de court.’
En attendant, si elle sait qu’on se rappellera la bagarreuse au caractère bien trempé, Cornet aimerait aussi qu’on se souvienne de la fille en dehors du court ‘qui a de bonnes valeurs humaines, qui dit bonjour et qui a souvent le sourire. J’espère qu’on fera la différence entre celle qui était sur le terrain, très généreuse dans ses émotions, peut-être trop, parfois, et la fille que je suis en dehors et qui est beaucoup plus simple.’
Source : www.lequipe.fr
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