Le défi pacifique du CIO aux JO de Paris: rassembler malgré les conflits.

Vue générale du siège du CIO, le 25 mars 2023 à Lausanne

Le défi pacifique du CIO aux JO de Paris: rassembler malgré les conflits.

Les enjeux géopolitiques aux Jeux Olympiques de Paris

Soucieux de “rassembler le monde”, le CIO a évité boycotts et exclusions pour réunir aux JO de Paris des délégations du monde entier, mais il doit encore parvenir à faire de l’événement une bulle pacifiée. A l’heure où toute “propagande politique” est interdite par la Charte olympique sur le terrain ou les podiums, mais autorisée au village olympique et lors des conférences de presse, les Jeux peuvent-ils être rattrapés par les conflits en cours, notamment les guerres en Ukraine et à Gaza ?

Russes “neutres” et scrutés

L’invasion russe de l’Ukraine avec l’appui du Bélarus, en février 2022, a longtemps paru écarter toute possibilité de faire cohabiter à Paris des sportifs des trois nationalités: Russes et Bélarusses ont été bannis du sport mondial jusqu’en mars 2023, et les Ukrainiens menaçaient de boycotter les Jeux s’ils participaient.

Mais une fois cette position abandonnée par Kiev, à l’été 2023, le CIO a orchestré une réintégration progressive des Russes et Bélarusses aux compétitions internationales, sous strictes conditions. L’instance, qui leur a de surcroît interdit de parader sur la Seine lors de la cérémonie d’ouverture, a pour l’heure validé la qualification de 28 Russes et 19 Bélarusses sous bannière neutre, une liste pour l’instant limitée à neuf disciplines et amenée à être complétée.

Des Ukrainiens manifestent devant le siège du CIO, le 25 mars 2023 à Lausanne (AFP/Archives - Fabrice COFFRINI)

Ces “athlètes neutres” sont promis à une surveillance permanente: toute manifestation de soutien à l’offensive en Ukraine entraînerait une procédure pouvant aller “jusqu’à l’exclusion immédiate des Jeux”, avertissait fin avril le patron du CIO, Thomas Bach, auprès de l’AFP.

Les Palestiniens veulent une tribune

Depuis l’automne, le CIO s’efforce de rester à l’écart de la guerre entre Israël et le Hamas en se retranchant derrière sa “solution à deux Etats”. Il n’a donc jamais envisagé de faire concourir les athlètes israéliens sous bannière neutre. L’instance entend néanmoins faire des JO une tribune pour exprimer des messages de paix.

L’Afghanistan sans les talibans

Le retour des talibans au pouvoir à Kaboul a mis les instances sportives face à un dilemme : comment doser dialogue et pressions pour aider les athlètes et leur entourage, en exil ou restés au pays, sans cautionner l’interdiction de la pratique féminine du sport ? Mi-juin, le CIO annonçait avoir obtenu la présence à Paris d’une équipe afghane de trois hommes et trois femmes, vivant à l’étranger.

L’écho qui sera donné à leurs performances reste l’une des inconnues des Jeux, d’autant que le CIO entendait mi-juin “lancer au monde et à l’Afghanistan un symbole très fort”, selon son porte-parole Mark Adams. L’Afghanistan aura aussi cinq représentants dans l’Equipe olympique des réfugiés, dont une capitaine cycliste qui prévoit d’encourager ses compatriotes sous le drapeau afghan.

Source : www.challenges.fr

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  • Vincent Charlier

    Vincent est un ancien joueur de tennis de haut niveau devenu chroniqueur sportif. Sa connaissance intime du circuit ATP et de ses coulisses lui permet de proposer des analyses et des anecdotes croustillantes.Vincent est particulièrement apprécié pour ses articles sur les jeunes talents et les espoirs du tennis, qu’il sait mettre en lumière avec passion et précision. Sur direct-tennis.com, ses chroniques sont une source d’inspiration pour les fans de tous âges.

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