Retraite de Diego Schwartzman : retour sur une carrière exceptionnelle.
Diego Schwartzman se retire du monde du tennis
Diego Schwartzman se souvient du moment où sa carrière s’est arrêtée. S’il a raccroché définitivement les raquettes ce jeudi à Buenos Aires, au terme de sa défaite contre Pedro Martinez (6-2, 6-2), l’Argentin n’a pas de mal à identifier le début de la fin. Dans une tribune touchante publiée sur le site de l’ATP, il situe le point de rupture à l’été 2022, à Hambourg. “J’ai perdu au 1er tour un match accroché, mais quelque chose n’allait pas, écrit-il. Mon corps n’a pas répondu ce jour-là. Je n’avais pas de bonnes sensations. Mes mains tremblaient un peu. J’avais des irritations et des crampes.” A partir de l’US Open, dans la foulée, il n’a plus gagné un match ou presque. 14 défaites sur ses 15 rencontres suivantes jusqu’au printemps 2023. Il s’est accroché un temps, a continué, mais c’était fini. “J’avais à nouveau la même sensation qu’à Hambourg. Je crampais. Mon corps ne coopérait plus.” La trentaine à peine venue, il ne pouvait plus lutter. Alors “El Peque”, le Petit, a annoncé dès le mois de mai 2024 qu’il quitterait la scène chez lui, à Buenos Aires, en février 2025. Au même endroit qu’un certain Juan Martin Del Potro.
Eclosion tardive, retraite précoce
Il aurait voulu qu’on lui foute la paix avec ça. Qu’on ne parle pas plus de sa taille qu’on ne le fait pour un joueur de 1,80m ou 1,85m. Mais sa petite taille, c’était sa grandeur, quand bien même elle aura forcément limité ses ambitions. “Personne n’arrive au top sans être grand, c’est vrai, concède-t-il. Pratiquement personne dans le Top 10 ne fait ma taille. Je ne peux pas mentir, c’était dur.” Alors, il a compensé et bossé plus dur que tout le monde. “Bien sûr que je sais que la taille est importante au tennis, mais plus de 50% des victoires viennent de ce que vous faites en dehors du court.” Ce qu’il a obtenu, il est allé le chercher à force de volonté. Rien ne lui a été donné. Pas d’aptitudes athlétiques phénoménales, pas de don technique particulier. “Je n’ai jamais été bon chez les juniors, témoigne-t-il. Le seul tournoi du Grand Chelem que j’ai joué chez les juniors, c’était l’US Open 2010. J’ai perdu au premier tour des qualifications. J’avais envoyé un message à ma famille pour leur dire ‘Je ne sais pas ce que je fous là'”.
Sa taille ne le définit pas
Le plus petit joueur à intégrer le Top 10 depuis la puce américaine Harold Solomon en 1981 arrive donc au bout du chemin. Un dernier tour de piste chez lui, là où il a vécu la plus forte émotion de sa carrière lors de son titre à Buenos Aires en 2021. Le tournoi de ses rêves, c’était celui-ci. Dans sa ville natale. Dans ce pays qui avait accueilli sa famille. Son arrière-grand-père maternel était un juif polonais, miraculé de la Shoah car le wagon du train qui l’emmenait dans un camp de la mort s’était détaché. “Cela avait permis à ceux qui étaient dedans de courir pour survivre. Heureusement, il n’a pas été pris. Penser à cette histoire me fait réaliser à quel point la vie peut se jouer en une fraction de seconde”, avait-il raconté en 2021. Son arrière-grand-père avait ensuite gagné l’Argentine par bateau. Plus tard, beaucoup plus tard, sa famille a tout perdu au moment la crise économique qui a ravagé l’Argentine au carrefour des années 90 et 2000. Diego a grandi dans ce contexte. Alors quand, sur le circuit, on lui parlait de sa taille, il répondait : “J’ai connu d’autres problèmes que ma taille. Elle ne me définit pas.”
Source : www.eurosport.fr
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