US Open en péril pour Jannik Sinner après scandale de dopage
À moins d’une semaine du début de l’US Open à New York, la décision de l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (Itia) concernant Jannik Sinner, numéro un mondial du tennis, fait l’objet de nombreuses réprobations. Retour sur cette affaire qui pourrait encore connaître des rebondissements.
Contrôles positifs à l’anabolisant clostébol
En mars 2024, Jannik Sinner a subi deux contrôles antidopage positifs à quelques jours d’intervalle : le 10 mars lors du tournoi d’Indian Wells et le 18 mars hors compétition avant le tournoi de Miami. Des quantités infimes de clostébol ont été retrouvées dans ses échantillons d’urine.
L’Italien a expliqué qu’il avait été “contaminé par un membre de son staff, qui avait appliqué sur sa propre main un spray vendu librement contenant du clostébol pour soigner une petite blessure.” Cette explication a été acceptée par l’Itia, qui a révélé ces informations mardi dernier.
Malgré cette acceptation, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a indiqué qu’elle se réservait le droit de faire appel auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS). L’agence antidopage italienne (Nado) pourrait elle aussi interjeter appel pour tenter d’obtenir une suspension de Sinner.
Le clostébol : Un anabolisant controversé
Le clostébol est classé par l’AMA dans les “stéroïdes anabolisants androgènes.” Ce sont des dérivés de la testostérone capables de stimuler la croissance musculaire. Sa présence dans un contrôle antidopage suffit à le rendre positif, car il n’est pas naturellement produit par l’organisme.
Les autorités antidopage n’ont pas précisé quelle quantité de clostébol aurait un effet significatif sur les performances sportives.
Sanctions possibles pour Jannik Sinner
Trois niveaux de suspension sont possibles dans ce genre de cas. La sanction par défaut pour violation des règles antidopage est de quatre ans. Cependant, si l’athlète arrivait à prouver que la prise de la substance n’était pas intentionnelle, la suspension pourrait être réduite à deux ans. Enfin, une exemption de suspension est accordée si l’athlète établit “comment la substance est entrée dans son organisme,” prouvant qu’il n’a commis aucune “faute ou négligence.”
C’est à cette dernière conclusion qu’est parvenu le tribunal indépendant du tennis, appliquant à Sinner une sanction consistant en le retrait des résultats, des points ATP et des primes obtenus lors du tournoi où le contrôle positif a été constaté.
Cas similaires dans le tennis
Le même raisonnement avait été appliqué en mars dernier à Marco Bortolotti, un autre joueur italien. Testé positif au clostébol durant le tournoi ATP Challenger de Lisbonne en octobre 2023, Bortolotti avait prouvé une “contamination involontaire” et n’avait perdu que les résultats obtenus lors de cette compétition.
Une étude publiée en 2020 relevait une augmentation des détections de clostébol, surtout en Italie, où cette molécule est commercialisée sans ordonnance sous forme de crème cicatrisante appelée Trofodermin. Entre 2019 et 2023, 38 sportifs italiens ont été testés positifs au clostébol, incluant des joueurs de tennis et des footballeurs.
L’impact sur l’image de Sinner
Sobre, appliqué, et terriblement efficace, Sinner s’est forgé une place au sommet du tennis mondial. Cependant, cette affaire de dopage pourrait ternir son image. Des joueurs comme le Français Lucas Pouille et l’Australien Nick Kyrgios ont publiquement critiqué Sinner sur les réseaux sociaux.
À l’inverse, Nicola Pietrangeli, un autre compatriote italien, a exprimé son soutien à Sinner dans le journal Corriere dello Sport, se disant “certain qu’il est propre” et incitant le jeune joueur à récupérer l’argent gagné à Indian Wells.
Source : fr.news.yahoo.com
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