Le tennis, un sport inégalitaire, des smicards en galère

Estelle Cascino (911e), à Roland-Garros en 2022. En écumant les tournois mineurs, aux prix plafonnant parfois à 1 500 euros, elle a pu gagner des points ATP pour bénéficier d’une invitation à Paris, où le perdant du premier tour des qualifications touche un bonus de 20 000 euros.

Le tennis, un sport inégalitaire, des smicards en galère

Payer pour jouer

Petits joueurs, grands enjeux

Toutes les semaines, des rencontres de tennis se déroulent sur des courts à l’état incertain, avec un public clairsemé. Malgré l’indifférence générale, les champions mal classés sont des acteurs essentiels du circuit international. Sans eux, pas de grands tournois comme Roland-Garros ou Wimbledon. Cependant, le tennis demeure un sport inégalitaire où les meilleurs joueurs paient moins et les moins bien classés paient davantage.

Coûts et difficultés pour les champions en devenir

Les joueurs de bas niveau doivent assumer de nombreux frais lors des compétitions de moindre envergure, comme la nourriture, l’hébergement, voire même les courts d’entraînement dans certains pays. La saison sur le circuit secondaire représente un budget conséquent, autour de 100 000 euros. Les contrats de sponsoring sont difficiles à obtenir, et les joueurs doivent souvent se débrouiller seuls pour voyager et s’entraîner.

Modes de survie et difficultés mentales

Les joueurs du circuit secondaire, souvent livrés à eux-mêmes, doivent jongler avec un budget serré. Leur vie est marquée par les économies constantes, les compromis sur l’entraînement et la prise de risques financiers pour progresser. Cette situation peut mener à des dilemmes personnels et à des difficultés mentales graves, notamment chez ceux qui ont déjà goûté au succès.

Les espoirs et les défis au quotidien

Pour espérer un jour accéder aux grands tournois ou bénéficier d’une invitation, les joueurs de bas niveau doivent progresser au classement. La participation aux Interclubs, compétitions nationales où tout est pris en charge, peut représenter un soulagement financier. Cependant, ces opportunités demeurent insuffisantes pour assurer une stabilité financière à long terme.

En somme, le tennis de haut niveau repose sur un système précaire où les stars côtoient les joueurs en difficulté. Des initiatives récentes, telles que le programme Baseline de l’ATP, cherchent à établir un revenu minimum pour les joueurs les moins bien classés. Malgré ces avancées, de nombreux défis subsistent pour les joueurs des tréfonds des classements, qui demeurent vulnérables face aux aléas financiers et aux tentations du circuit.

Source : www.challenges.fr

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  • Vincent Charlier

    Vincent est un ancien joueur de tennis de haut niveau devenu chroniqueur sportif. Sa connaissance intime du circuit ATP et de ses coulisses lui permet de proposer des analyses et des anecdotes croustillantes.Vincent est particulièrement apprécié pour ses articles sur les jeunes talents et les espoirs du tennis, qu’il sait mettre en lumière avec passion et précision. Sur direct-tennis.com, ses chroniques sont une source d’inspiration pour les fans de tous âges.

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